Grame Williams

Graeme Williams est un photographe Sud-africain. Il vit et travaille à Johannesburg.

« Les œuvres de Graeme Williams – leader reconnu dans le domaine de la photographie sud-africaine- associent changement et mémoire.
Afin d’explorer le statique et le dynamique dans la société sud-africaine depuis l’arrivée de la démocratie, Williams a arpenté les banlieues de plus de cent villes, là où les divergences sociales sont les plus flagrantes. Grâce à son expérience de peintre, ses photos prises entre chien et loup captent des mosaïques de réalités si disparates qu’elles semblent faites de collages ou manipulées numériquement, bien que ce ne soit pas le cas ; elles fragmentent la surface de la réalité, comme pour déchirer un voile.
Les images de Graeme Williams ont une résonance universelle, car il juxtapose des royaumes propres à toute société : richesse et pauvreté, rêves et réalités, loisir et travail… autant de métaphores de la désintégration sociale et des forces qui résistent à la poussée sud-africaine vers plus d’intégration et de justice. Métaphore du changement, chaque image a de multiples points de convergence.
Malgré les transformations en Afrique du Sud (et en Afrique), l’environnement reste marqué par le souvenir des régimes politiques et des modes de vie du passé. Le présent se manifeste par un nouveau drapeau, par d’énormes barrières et barbelés érigés pour répondre à la criminalité accrue, par la possibilité de nouvelles micro-entreprises – telle la location d’un téléphone fixe. Mais le poteau téléphonique en bois est tellement rongé par les termites qu’il ne reste que quelques centimètres de bois attachés à un fil dans le ciel… du déjà vu. En Afrique du Sud, le délabrement contraste avec d’austères constructions neuves et d’absurdes et grandioses symboles adoptés par les pauvres : un lion en béton fabriqué en série, un étalon découpé en métal qui anoblit l’entrée de la maison… »

Extrait du texte de Gary van Wyk in Graeme Williams, Editions de l’œil, 2010

Graeme Williams is a South African photographer, living in Johannesburg.

« A recognized leader in South African photography, Graeme Williams’s recent work engages change and memory. To explore the static and dynamic in South African society since democracy, he visited the outskirts of more than 100 towns, where social discrepancies are starkest. Shooting only in the magic hour, using his painter’s experience, he captured mosaics of layered realities so disparate that they seem collaged or digitally manipulated. They are not, but they break up the surface of reality, as if tearing gaps in a veil. Because the realms Williams juxtaposes- of the affluent and destitute of the dreamt and the lived, of leisure vs. labor- are found in every society, his images resonate universally. They also serve as metaphors of social disjuncture and disintegration, forces that resist South Africa’s drive for integration and a new, fairer system. Every image has multiple points of focus: a metaphor of change.
Although South Africa- and Africa- are transforming, the environment yields repetitions and retains memories of past regimes and ways of life, along with novel moments. The present is evidenced in a new flag, giant fences and barbed wire to protect against increased crime, or the opportunity for a new micro-business- such as a landline telephone for hire. But a wooden telephone pole so eaten away by termites that it remains only as a few centimeters of log attached to a wire high in the sky, surely has occurred before. In South Africa, decay contrasts with stark new developments and the absurdity of grandiose symbols appropriated by the poor, such as mass-produced cement lion or cutout metal stallion ennobling the gate. « 

Extract of the text by Gary van Wyk in Graeme Williams, Editions de l’Oeil, 2010