Bruno Boudjelal

France, Paris03 mai 2020

Un autre jour de colère et d’indignation !

Témoin de ce qui s’est passé, le 1er mai, à la place du marché à Montreuil et très bien raconté par David Dufresne dans son blog diffusé sur MEDIAPART (https://blogs.mediapart.fr/david-dufresne/blog/020520/corona-chroniques-jour47).

(Extraits) :

12h, une poignée de volontaires des Brigades de Solidarité Populaire gagne la place du marché Croix de Chavaux à Montreuil. Dans leurs cageots, des invendus de Rungis, qu’ils sont allés chercher hier, des fruits qu’ils ont triés, et des légumes qu’ils distribuent à une centaine de pauvres parmi les pauvres, les confinés de TOUT ; geste simple et magnifique, geste barrière suprême, «  élan solidaire et autogestionnaire », comme ils disent ; une solidarité pensée, qui doit plus à l’Après qu’à l’Avant, à l’autodéfense qu’à la charité. Depuis le Corona, le camion des BSP (création italienne, depuis internationale) maraude dans les quartiers populaires, un camion fait des tournées en continu, deux cantines mitonnent des repas prêts pour ceux qui n’ont même pas de cuisine.

Mais 13h20, les voitures de police qui pimponnent. Mais 13h20, les motos des voltigeurs qui débarquent. Mais 13h20, Lallement qui fait sonner la troupe. C’est brigades contre brigades, braves contre BRAV (Brigades de Répression de l’Action Violente Motorisées). La distribution gratuite de denrées est interrompue. On nasse, on verbalise, pour manifestation non déclarée. Aux Brigadistes de rue — gantés, masqués, gelés — qui se plaignent d’être contrôlés comme Avant, sans précautions sanitaires ni distance d’aucune sorte, les Brigadistes de préfecture rétorquent comme dans un aveu de l’Ordre imbécile : « Vous n’avez rien à dire, vos masques ne sont pas aux normes. » 

France, Paris03 May 2020

Another day of anger and indignation !

Witness of what happened on May 1st at the market place in Montreuil and very well told by David Dufresne in his blog on MEDIAPART (https://blogs.mediapart.fr/david-dufresne/blog/020520/corona-chroniques-jour47).

( Extracts ) :

At 12 noon, a handful of volunteers from the Brigades de Solidarité Populaire go to the Croix de Chavaux market square in Montreuil. In their crates, unsold goods from Rungis food market, which they went to collect yesterday, fruit that they have sorted, and vegetables that they are distributing to a hundred or so poor among the poor, the confined of EVERYTHING; a simple and magnificent gesture, a supreme barrier gesture, « a spirit of solidarity and self-management », as they say; a thoughtful solidarity, which owes more to the After than to the Before, to self-defence than to charity. From the Corona, the BSP truck ( from Italia and since international) marches through the working-class neighbourhoods, a truck makes continuous rounds, two canteens prepare meals ready for those who don’t even have a kitchen.

But at 1:20 pm, the police cars are pimpin’ around. But, 1:20 p.m., the motorcycles of the outfielders disembarking. But, 1:20 p.m., Police Prefet Lallement rings out for the troops. It’s brigades against brigades, braves against BRAV (Brigades for the Repression of Motorized Violent Action). The free distribution of food is interrupted. They are arrested and fined for undeclared demonstration. To the street Brigadists – gloved, masked, frozen – who complain of being controlled like before, without sanitary precautions or distance of any kind, the Prefecture Brigadists retort as in an admission of the stupid Order: « You have nothing to say, your masks are not up to standard. »