Bruno Boudjelal

France, Paris,  27 avril 2020

Ali est ce que l’on appelle un « Chibani ». Ill vit seule en foyer depuis presque quarante ans.

Pour lui le ramadan est un moment de spiritualité, de partage et de convivialité. Ces après-midi à préparer le dîner avec les amis et puis ces longues soirées à jouer aux dominos et à discuter.
Il me dit: « Même si nous sommes confinés tous ensemble depuis plusieurs semaines, les gens sont tristes, chacun est refermé sur lui-même. Ils ne restent plus dans les parties communes, nous sommes tous dans nos chambres.
Mais ce qui me manque le plus c’est de ne pas pouvoir aller à la mosquée et de ressentir cette ferveur si particulière qu’il y a pendant le ramadan.
Maintenant chacun prie seul dans sa chambre.
Moi j’ai préféré m’aménager un petit espace sur le palier du 6ème, à cet étage il n’y a pas de résidents et toutes les chambres sont fermées. Là j’y suis tranquille pour y faire mes prières, j’y reste aussi des heures pour penser, regarder le monde à travers la fenêtre et écouter le chant des oiseaux. ».