Alors qu’en mars dernier l’épidémie de Covid-19 commence sa propagation à travers le monde, l’Espagne ordonne un confinement strict de sa population, dans la foulée de l’Italie et de la Chine. Ce confinement durera 65 jours, durant lesquels les seuls exceptions de sortie seront les achats de premières nécessités, se rendre au travail ou chez le médecin en cas d’extrêmes besoins. Cette décision inédite fait suite à l’accélération record du nombre de contaminations observé dans la journée du 13 mars ; passant de 3 146 à 5 232 en à peine 24h. In fine, l’Espagne fera partie des pays les plus touchés par la pandémie enregistrant en juin 27 136 décès. Les villes de Madrid et de Barcelone, principaux foyers de contamination, tarderons à retrouver une totale liberté, contrairement au reste du pays.
Le photographe madrilène Juan Manuel Castro Prieto, confiné dans son laboratoire photo, a chroniqué son quotidien dans le cadre du projet collectif Garder les yeux ouverts / Looking around. Depuis fin mai, comme le reste des habitants de la capitale espagnole, il redécouvre la liberté de sillonner les rues de la ville. Au grès de ses promenades nocturnes, les scènes oscillent entre la banalité d’un quotidien que l’on avait cru disparu et l’étrangeté d’une époque nouvelle, dans laquelle nous avons la conscience accrue d’être entré mais qu’il faudra encore découvrir.
As the Covid-19 start to spread all over the world last March, Spain ordered a strict locked down to its population in the wake of China and Italy. This locked down will last 65 days, during which the only exceptional outings allowed will be the purchase of basic necessities, going to work or to the doctor in case of extreme needs. This unprecedented decision followed the record acceleration of the number of contaminations observed during the day of March the 13th; going from 3 146 cases to 5 232 in just 24hours. Spain will be among the countries most affected by the pandemic with 27 136 deaths recorded in June. The cities of Madrid and Barcelona, main contamination outbreaks, will delay to regain a complete freedom, unlike the rest of the country.
The Madrid photographer, Juan Manuel Castro Prieto, confined in his photo lab, chronicled his daily life in part of the collective project Looking around / Garder les yeux ouverts. Since the end of May, as the rest of the inhabitants of the Spanish capital, he rediscovers the freedom to roam the streets of the city. In the stoneware of his nocturnal walks, scenes oscillate between the banality of a daily life, that we thought disappeared, and the strangeness of a new era, in which we have the increased awareness of having enter, but which we still have to discover.